Il y a parfois des rencontres surprenantes. Des événements que l'on organise, que l'on prépare avec soins où l'on s'attend à un nombre précis de participants. Voilà que Dame Nature, dame que je respecte, déploie une partie d'elle-même et emmène sur son passage un bouleversement de plans. Nous sommes devant un choix, résister ou prendre la route qui se présente.
Lundi, je devais animer un atelier d'écrire pour Cité Des Mots, où un plus d'une quinzaine de personnes devaient être présentes. Mon plan était de donner une mini conférence sur les voyages comme un prétexte à la découverte de soi, en partageant mes propres expériences, par la suite les participants devaient écrire sur ce thème. La neige ayant gardé casaniers la majorité des inscrits, seules sept femmes se sont frayé un passage sur les routes enneigées. Un atelier très intime se préparait, et comme la neige s’accumulait sur les routes, il m’apparaissait évident que les écrivains présents aient voulu partir avant la fin de l’activité.
À ma grande surprise, après ma présentation d'une vingtaine de minutes, aucune ne désirait prendre papier crayon pour brouillonner quelques mots. Elles, femmes passionnées de mots, avaient pourtant pris la route pour cet exercice. Une seule chose les intéressait, s'abreuver de MES mots ! À chacune de mes présentations, qu'elles soient courtes ou longues, j’entends systématiquement "ON EN VEUT ENCORE PLUS". Je reste toujours pantoise devant cette réaction. Voir que ma présence, mes mots et mes propos peuvent avoir autant d’impact sur les autres est un mystère pour moi. Afin de répondre un peu à leur soif, j’invite habituellement les gens à s'abreuver sur mon site Internet. Sauf lundi ! Étant donné, le lieu intime et le peu de participants, j'étais disposée à entendre j'ai pu être à l'écoute de leur requête. L'heure et demie restante nous l'avons passée à échanger. Beaucoup de questions sur ma perception, sur ma philosophie de la vie, de la mort, des obstacles, des projets futurs. Il a aussi été question de mon quotidien, de ma spiritualité, sur l’image de la société concernant le handicap, et notre responsabilité face à la défense de notre langue française. Certaines personnes ont évoqué leur propre expérience, et sur ce que mon partage faisait vibrer en eux.
Ce contact avec l'Autre, cet échange de coeur et d'âme m'a également nourrie et m'a fait comprendre que ces moments intimes avec le public étaient importants pour moi. Ces échanges m'éveillent, m'animent et m'allument, j'ai besoin de cette richesse humaine pour me garder sur la bonne route. Sur ma route.
Merci à vous mesdames d'avoir marché dans la neige pour venir à ma rencontre. Votre présence m'a ramenée à l'essentiel et à la simplicité du partage et de la rencontre. Des idées me viennent en tête.
L'année 2017 a été pour moi très solitaire, à la maison pour écrire des textes, réaliser des vidéos, élaborer un nouveau programme d'assistance personnelle avec création d'une coopérative. J'avais perdu l'équilibre, mon besoin de rencontre se faisait sentir et je perdais l'essentiel de ma mission. En 2018, je ferai en sorte de m'approcher davantage de vous, d'être plus en lien, en contact direct avec vous. Des idées me viennent en tête, je les laisse germer un peu avant de vous les partager, histoire de voir s'ils survivront jusqu'au printemps.
Bonne année 2018 à tous et je vous souhaite des rencontres riches de sens et d'engagements.
Je suis toujours intéressée de lire les écrits de Marie-Claude Lépine
Merci Sylvie ! C’est important que les gens me laisse des commentaires, ça me dit que je dois continuer. 🙂